jeudi 5 décembre 2013

Et après Dakhla il y a quoi ?


C’était une des premières choses que l’on m’avait dit sur l’Afrique : 


« Ici le temps n’existe pas, en tout cas pas comme on le connaît. Prévoir un rendez-vous, un horaire, une date ?  Oublie, ça ne fonctionne pas comme ça.

-         - Oui mais là il va falloir faire une exception, j’ai un premier RDV à à St Louis du Sénégal,  on a 3 jours pour y arriver, le lendemain je dois prendre un avion de Dakar pour le mariage d’un proche à Paris, pour lequel je suis témoin, pas question de manquer aucun des RDV.

-         -  Ah, c'est un défi alors, et bien dans ce cas on va le faire. »


« On » parce que le voyage allait se faire avec un guide, un habitué, le genre de gaillard qui a déjà parcouru tout le continent africain en long et en large, le vrai baroudeur, il a tout le matériel nécessaire en cas de casse d’une des voitures, de quoi vivre des jours entiers en autonomie dans le désert, il connaît toutes les routes, toutes les procédures, tous les rituels pour les frontières que nous allons devoir passer.

Je serai en mode touriste-qui-suit-le-convoi, puisqu’un autre compagnon fera le voyage avec nous, en mode touriste lui aussi. Le temps pressant, le jour du départ je n’ai ni carte, ni GPS, pas la moindre idée du chemin que l’on va parcourir, du type de route et des distances, pas besoin puisque nous allons suivre un guide.



1 – Direction la frontière de Mauritanie :


Nous avons quitté notre chère lagune en début d’après-midi, avec pour objectif de rejoindre la frontière à la tombée de la nuit, dormir sur place, pour la traverser à son ouverture le lendemain matin.


Ambiance conviviale et détendue, nous avalons les quelques centaines de kilomètre à bonne vitesse, la route est en bon état, les véhicules roulent bien, les paysages magnifiques, une aubaine de pouvoir suivre un spécialiste, à n'avoir qu'à se concentrer sur la conduite et prendre quelques photos.


Nous avons rencontré quelques petits soucis d'ordre mécanique.. Rien de vraiment sérieux...


Mais aussi quelques habitants locaux venus saluer notre passage :




Arrivés à destination, la nuit venait de tomber, notre guide était parfaitement équipé, nous avons pu manger un plat chaud..

...avant de passer la nuit dans les lits installés dans les véhicules utilitaires.




Au réveil, nous avons eu la surprise de découvrir la file de voitures qui s’étaient accumulées pendant la nuit.
 
Un prétendu à la "surveille de nuit des véhicules" est venu nous demander un pourboire pour son travail, je me renseigne alors auprès de notre guide :
" - Tu penses qu'il sait qu' on a dormi dans les voitures ?
. - Oui, et nous avons encore nos roues au réveil, c'est plutôt un bon point ça ?
  - A d'accord..."

Après 20 minutes d'attente, nous avons pu commencer les démarches administratives.

Comme toujours, c'est un peu l'école de la patience, avec les différents corps des forces de l'ordre à visiter, des tampons à récupérer à différents endroits pour les montrer à d'autres, des explications à fournir, les voitures à faire visiter...

Tout se passait au mieux pour moi, mais pas pour les autres véhicules pour lesquels un papier manquait.

Nous avons du attendre quelques heures...
...
Nouveaux papiers, nouveaux échanges.... nouvelle attente...
Les heures passaient, notre véhicule toujours pas.

L'après-midi était déjà bien entamé lorsqu'il a bien fallut se rendre à l'évidence : nous ne pourrions pas passer sans documents supplémentaires à récupérer au bureau de douane de Dakhla.

J'avais rendez vous le lendemain soir à la frontière du Sénégal, les options étaient peu nombreuses :
La première : laisser 2 véhicules sur place et faire l'aller-retour, les bureaux seraient fermés, on perdait une journée, les délais n'étaient pas compatibles.

Il m'a fallut un bon moment (et beaucoup d'encouragements) avant de prendre la seule décision possible pour espérer être dans les temps :

J'allais continuer.

Seul.